Une fois encore, j’ai succombé à l’appel du désert. Je ne pouvais résister davantage à l’écho des dunes de sable, à l’immensité des espaces, aux paysages dignes des plus beaux rêves. J’avais envie de fouler à nouveau le sable chaud, un sable doré et orangé. Je me languissais de revoir à nouveau ce décor qui s’étend jusqu’à l’horizon, de ressentir une nouvelle fois cette ambiance si particulière qu’on ne retrouve que dans les endroits d’exception. J’ai toujours aimé les déserts. Depuis ma découverte du désert égyptien, j’ai toujours recherché ces paysages uniques.
Cette année, c’est en Mauritanie que j’ai posé mon sac pour une randonnée itinérante d’une semaine. Je recherchais des paysages d’exception, j’ai été servi ! Cette échappée mauritanienne, au cœur du désert, a été un véritable enchantement et j’ai déjà hâte d’un retour, un jour.
Lire aussi : Quelques jours dans le désert égyptien






Une semaine de trek dans le désert de Mauritanie : entre dunes et oasis.
Nous arrivons à Atar, petite ville située à environ 10 kilomètres de la frontière du Sahara Occidental. Un trek en groupe est nouveau pour moi qui suis habitué aux voyages en solo, organisés par mes soins. Ici, il faut que j’apprenne à lâcher prise et laisser l’organisation du voyage à autrui. C’est d’ailleurs la première fois que je voyage avec une agence, mais pour la Mauritanie, il n’y a pas vraiment le choix.
La Mauritanie a longtemps été fermée au tourisme. En 2007, un Français ayant été assassiné dans le désert, le pays a décidé de fermer ses portes au tourisme, le temps de sécuriser son territoire. Il a fallu attendre dix ans pour qu’en 2017, la Mauritanie accueille à nouveau ses touristes.

JOUR 1 : ARRIVÉE, ACCUEIL & DÉPART POUR CHINGUETTI.
Il faut environ 4h de vol entre Paris et Atar, la seule ville de l’Adrar. C’est aussi le seul aéroport du pays après celui de Nouakchott, la capitale. Nous arrivons vers 13h et les formalités administratives semblent durer une éternité. Un passage pour faire une photo et des empreintes, et mon visa est enfin prêt. Ensuite, passage par la police pour vérification et je peux enfin récupérer mon sac. Les bagages sont déposés dans une salle, à la main. Puis une deuxième salle fait office de hall d’accueil où se trouvent quatre guichets en bois et où des femmes nous proposent de faire du change. Je suis ensuite amené à mon guide, Dah. Etant le premier arrivé, je dois attendre le reste des membres de mon groupe.
Nous prenons ensuite la route vers Chinguetti. En quittant Atar, nous passons par le Passe d’Amogjar, un incroyable canyon sculpté dans la montagne. Les paysages sont somptueux. Après une route de terre, nous arrivons enfin à Chinguetti, la petite ville du coin. Nous installons notre campement à la sortie de la ville, au pied d’une dune.


Nous montons nos tentes avant le coucher du soleil, ce soir est notre premier soir dans le désert. Le repas est une soupe de carottes en entrée, un plat de pâtes avec poulet et un dessert composé de fruits. Je ne le sais pas encore, mais cette nuit sera la plus froide du séjour, un froid qui m’a réveillé en pleine nuit pour que je me couvre davantage. Personne n’aura vraiment bien dormi d’ailleurs. Au petit-déjeuner, le guide nous annoncera que les autres nuits seront plus chaudes. Mais pour l’heure, il est temps de dormir. Extinction des feux, on a hâte de partir à la découverte de la Mauritanie.
JOUR 2 : CHINGUETTI ET LA PALMERAIE DE MAIRETH.
Pour cette première journée en Mauritanie, on garde les voitures : la randonnée itinérante ne commencera que demain. Pour le moment, on profite encore des chauffeurs pour s’enfoncer davantage dans le désert en visiter quelques sites d’intérêt sur le chemin.
- Chinguetti : la ville sainte sauvée des sables
La veille, on a installé le campement aux abords de la ville de Chinguetti. Après un réveil avant le lever du jour et un premier petit-déjeuner dans le désert de Mauritanie, on commence la journée par la visite de Chinguetti.
Cette ville d’un peu plus de 6000 habitants date du 13ème siècle. De part sa situation, elle s’est rapidement transformée en étape incontournable pour les caravanes qui traversaient le Sahara, et était un important point de connexion entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne. Elle devint même la plus grande ville culturelle de la région au 16ème siècle. Avec ses écoles coraniques, ses mosquées et ses bibliothèques, elle aurait même été la 7ème ville sainte de l’islam. Aujourd’hui encore, la plus grande de ses bibliothèques (elle en compte encore une dizaine) abrite de très anciens manuscrits et certains des premiers Corans. Son réseau de bibliothèques et la richesse de ses collection lui vallent le nom de « Sorbonne du désert ».




Grande bibliothèque de Chinguetti.
On commence d’ailleurs la visite de Chinguetti par sa grande bibliothèque, un bâtiment en pierre discret mais à l’architecture typique. On passe l’imposant portail qui débouche sur une cour intérieure où nous sommes accueillis par le conservateur en personne. C’est lui qui nous parlera le mieux de la bibliothèque et de son histoire, de l’histoire de la Mauritanie et de son peuple. Un bel échange qui permet de découvrir une facette méconnue de ce pays surprenant. On quitte ensuite la bibliothèque pour flâner dans les ruelles ensablées de la vieille ville, aujourd’hui classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
Située au cœur du désert, au bord des grandes dunes du Sahara, la ville ancienne s’est effectivement peu à peu ensablée, laissant les ruelles d’antan disparaître petit à petit sous un désert vorace. Il a fallu attendre les années 2000 pour qu’une mission de l’Union Européenne vienne à la rescousse de la vieille ville et la sauve des sables. Aujourd’hui, les habitants occupant la partie moderne de la ville laissent la vieille cité de pierre comme figée dans le temps, à la fois redécouverte et abandonnée au désert, autour de son ancienne bibliothèque et son vieux minaret carré.









Dans les rues de la vieille ville de Chinguetti, classée à l’Unesco.
Après quelques déambulations dans les ruelles étroites de Chinguetti, on rejoint les abords de la ville moderne. C’est là que nous retrouvons les chauffeurs pour partir vers notre prochaine étape.
- La palmeraie de Maireth
On quitte alors Chinguetti et partons dans le désert, suivant des pistes que seuls les gens du coin peuvent reconnaître. Le long du parcours, on croise des dromadaires qui semblent en liberté, occupés à déguster le peu de végétation qu’ils arrivent à trouver, quelques buissons et arbres semblent faire l’affaire. Le plus étonnant est que, le long de la piste, on croise des femmes et des enfants, au milieu de nulle part, qui semblent attendre les touristes pour leur vendre leurs marchandises : chèches de toutes les couleurs, colliers, bracelets et autres objets d’artisanat, de petites théières… On est loin de tout, mais elles sont là, à attendre un potentiel véhicule de touristes qui voudrait bien s’arrêter.
Au bout d’un moment, on quitte la piste et on retrouve enfin une route goudronnée. Un peu plus de deux heures après avoir quitté Chinguetti, les chauffeurs nous laissent au bord de la route, une courte marche nous attend pour atteindre l’endroit où on mangera ce midi : la palmeraie de Maireth. L’oasis étant située dans un oued, entourée de petites montagnes, la vue qui s’offre à nous après quelques minutes de marche est magique.

On commence la descente à pied pour rejoindre le petit village paisible en empruntant une petite pente de rocailles. On traverse ce qui semble être un petit ruisseau et on accède à la palmeraie qui garde l’entrée du village. À notre arrivée, on ne croise personne, nous sommes attendus dans une auberge pour prendre notre repas. Assis sur les paillasses à l’ombre, on commence par le thé. En Mauritanie, tout commence par un thé. Un thé à la menthe, sucré, très sucré. C’est le thé de l’hospitalité, servi dans de petits verres.
Le repas du midi sera à bases de crudités accompagnées de sardines. En dessert, on nous sert aussi quelques dattes. La Mauritanie est un important producteur de dattes, des fruits récoltés dans ses oasis éparpillées dans le désert. Je les ai trouvées petites, un peu trop sèches à mon goût, elles manquaient aussi un peu de chair. Comparées aux dattes saoudiennes ou algériennes, il leur manque un petit quelque chose. Les dattes nous accompagneront pendant tout le séjour, nous offrant une petite pause sucrée au cœur de l’immensité mauritanienne.




Après le repas, c’est l’heure de la pause, de la sieste pour certains. On profite donc, pendant environ deux heures que la chaleur passe en appréciant cet espace ombragé, bercé par le léger bruit de l’eau dans la palmeraie. C’est aussi le moment pour le groupe de faire connaissance. Moi qui ne suis pas très fan des voyages en groupe, je commence à me dire que j’ai de la chance et que je suis bien tombé, tout le monde a l’air très sympa.
En milieu d’après-midi, on retrouve les chauffeurs et on quitte le village et sa jolie palmeraie. La route monte tranquillement jusqu’à offrir un nouveau point de vue sur le village, avant de s’enfoncer davantage dans le désert. On retrouve les joies de la conduite sur piste jusqu’à notre lieu de bivouac du soir, au cœur des dunes, enfin !!


Les chauffeurs nous disent au revoir, à partir de demain la randonnée itinérante commence. On profite des dernières lueurs du jour pour monter notre tente et apprécier un joli coucher de soleil. Il est ensuite temps de s’installer ensemble pour le repas : une soupe en entrée, un ragoût de dromadaire en plat, fruits pour le dessert. Puis vient le temps d’aller se coucher.
JOUR 3 : DE L’OUED TIMINIT À JOUALI TEREBANE.
Le désert est toujours plongé dans la nuit quand je me lève. Le temps de faire une toilette rapide et de ranger mes affaires que le soleil est déjà là, il est alors temps de démonter ma tente. J’en profite pour sortir faire quelques photos, entre ombre et clarté, comme entre deux mondes.


On se retrouve tous pour le petit-déjeuner : des crêpes, miel, fromage type Vache Qui Rit, confiture ainsi que thé ou café. Pour les crêpes, il faut accepter de mâcher quelques grains de sable au passage, ça fait partie du jeu. Ensuite, on remplit nos gourdes, on se pare au départ et on se lance. C’est parti pour le premier jour de randonnée de ce trek en Mauritanie.
- Traversée de l’Oued Timinit : la mer de sable
La journée commence par une belle matinée au cœur d’une mer de sable, un horizon de dunes. J’ai longtemps attendu pour ces paysages que j’affectionne tant. C’est le moment de fouler le sable jaune de l’Adrar, de le sentir s’immiscer dans les chaussures, d’apprécier la sensation de s’enfoncer dans le sable quand on descend les dunes.
Nous voici donc au cœur de l’Adrar, un plateau aride où se succèdent dunes, gorges, canyons et étendues rocailleuses. Ici, il ne pleut quasiment jamais, c’est un environnement hostile. L’été, les températures tourent autour de 45°C tous les jours quand l’hiver elles descendent rarement sous la barre de 27°C. Seules les nuits peuvent y être fraîches voire glaciales.









En fin de matinée, après une inoubliable traversée du désert, on s’approche du petit village de Maaden. Dah, notre guide, nous parle des confitures d’hibiscus que préparent les femmes du village et qu’elles vendent aux touristes de passage. On arrive au cœur du village, sur une petite place qui semble être la place du marché. Installées en U, les femmes semblent nous attendre avec leurs produits (confitures, colliers, objets en bois sculptés…). Les enfants nous tournent autour et réclament des cadeaux. Quand nous quittons le marché pour suivre l’allée principale du village (une allée qui semble interminable), ils ne nous quittent pas. Nous parvenons enfin à quitter le village et à continuer notre chemin.
- Pause à Maaden
Nous nous installons plus loin, à l’écart du village, pour le déjeuner. On prend place à l’ombre d’un arbre providentiel. Ce midi, c’est salade de pâtes avec thon et quelques légumes, repas simple en apparence mais préparer un aussi bon plat au cœur du désert me surprendra toujours. Après le repas, c’est l’heure de la sieste ou de la lecture. Sur le plateau, la journée est particulièrement chaude, attendre environ 3h avant de repartir est plutôt bienvenu.

Je ne suis pas mécontent de repartir. Quelques enfants du village nous ayant retrouvé, ils s’étaient installés à proximité et continuaient de nous réclamer des cadeaux. L’agence de voyage nous a bien indiqué qu’il ne fallait pas donner des cadeaux aux enfants directement mais qu’il fallait tout donner au guide qui s’occuperaient de redistribuer. Force est de constater que les années passées des touristes ont donné de mauvaises habitudes aux enfants qui désormais réclament des présents dès qu’ils voient des voyageurs. Maaden est le seul village où les enfants sont aussi insistants.
Dès que nous reprenons la marche, nous sommes à nouveau livrés à nous-mêmes, au désert et à ses paysages remarquables. Si dans la matinée le décor était une magnifique étendue de dunes de sable, l’ambiance de l’après-midi est bien différente.




Cet après-midi, on laisse les dunes derrière nous et on traverse un grand plateau couvert de roches noires et de rocaille polie par le vent. En prenant un peu de hauteur, les panoramas sont somptueux sur cette immensité encore préservée. Malgré le vent léger qui ne cesse de souffler, le fond de l’air reste chaud et dans ce désert noir, la chaleur semble ne pas s’estomper.
- Jouali Terebane : la belle oasis
On passe l’après-midi à marcher dans un décor qui change malgré tout. En fin d’après-midi, à l’heure où le soleil déclinant teinte les paysages de sa douce lumière dorée, nous arrivons à Jouali Terebane, une jolie oasis au milieu des dunes et des montagnes où nous passerons la nuit.



Nous montons nos tentes avant le coucher du soleil et terminons la soirée autour d’un bon repas. Au menu ce soir : soupe de choux en entrée, couscous à la mauritanienne en plat principal, fruits en dessert. Après le repas, on se retrouve tous autour du feu et Dah, notre guide, nous raconte des histoires et des légendes de Mauritanie.
JOUR 4 : VERS PETIT CHATOU, LA FORTERESSE DE SABLE.
La routine du matin est bien rôdée : réveil à l’aube, petite toilette et démontage de la tente. Pour le petit-déjeuner, on mangera toujours la même chose. Je me contente d’une crêpe avec un peu de fromage et un thé. Il est ensuite temps de partir. Nous prenons aujourd’hui la direction de Petit Chatou, une montagne de roches et de sable qui trône au milieu du désert. On devrait y arriver pour la pause de midi.

Pour le repas, on s’installe à l’ombre de quelques arbres et on profite d’une délicieuse salade de lentilles. Une fois n’est pas coutume, on fera durer la pause encore environ 2h avant de repartir, l’occasion de me plonger dans ma lecture et de profiter du petit air pour faire une sieste.
Le programme de l’après-midi : monter au sommet de Petit Chatou. Tout commence par l’ascension d’une dune, une dune pas forcément très haute (elle culmine à environ 15 mètres) mais elle est abrupte, et monter à flanc de dune avec le sable qui glisse sous chacun de nos pas, c’est une vraie épreuve de cardio. Ensuite, on grimpe à flanc de montagne, entre sable et roche, pour arriver, enfin, au sommet. Un peu d’exercice, mais les panoramas sont à couper le souffle.









Je me régale de chaque vue, de chaque panorama que j’ai devant les yeux. C’est je crois, la journée que j’ai le plus préférée. Je suis tellement amoureux de ce genre de paysages que je souhaiterais que cette journée ne s’arrête jamais. En plus, le soleil commence à décliner dans le ciel, offrant au désert une magnifique lumière dorée. On descend à pied et on s’amuse à dévaler les dunes avec une luge improvisée. On retournera au camp à la nuit tombée.
Au repas ce soir : soupe de légumes, riz et cabri, fruits pour le dessert. Le pain est préparé sur place, cuit dans le sable. Un régal ! Après le repas, on se retrouve à nouveau autour du feu pour observer les étoiles et prendre une petite leçon d’astronomie : reconnaître les constellations, voilà une occupation idéale quand on est dans une nuit totale, loin de toute pollution lumineuse.
JOUR 5 : LA PALMERAIE DE TOUNGAD ET GRAND CHATOU
Nouvelle journée, nouvelles découvertes. Chaque jour qui passe, la Mauritanie me séduit avec ses paysages variés. Au petit matin de cette cinquième journée, après le petit-déjeuner, on reprend la marche en direction d’un petit village charmant et sa magnifique palmeraie.
- Toungad : un village et sa palmeraie
On arrive dans Toungad par sa partie la plus récente. On est accueillis dans une maison pour y boire le thé et profiter d’un peu d’ombre et de fraîcheur. Après un moment, on reprend la traversée du village où quelques enfants nous accompagnent. Ils sont nettement moins insistants que les enfants de Maaden. Après quelques minutes, on se retrouve à nouveau seuls dans le village. On arrive à un point culminant du village, offrant une vue imprenable sur les habitations et la palmeraie. C’est la plus belle oasis qu’on ait vue depuis le début du trek.




Après avoir admiré la vue depuis un rocher dominant le village et sa palmeraie, il est temps de descendre pour regagner le centre de Toungad. Cette fois-ci, on ne croise plus personne, on a l’impression que le village est désert ou abandonné. Il n’y a pas âme qui vive ici et aucun bruit ne s’échappe des maisons. On poursuit notre traversée vu village en marchant sur des rues ensablées. De chaque côté, des petites maisons en pierre, en chaux, ou en branches forment un ensemble hétéroclite mais très harmonieux. Le village a beaucoup de charme.
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Puis on arrive enfin à la palmeraie qui borde le village. On suit le chemin sous les palmiers, on trouve quelques points d’eau et on prend quelques instants pour déguster quelques dattes. On ne s’éternise pas trop dans la palmeraie, on ne fait que la traverser, ça nous laisse tout de même le temps de profiter de ce petit havre de paix et de fraîcheur au milieu du désert.
J’adore ce genre d’endroit, un peu sorti de nulle part. L’endroit qui est à mille lieues de mon quotidien, l’endroit apaisant qui te donne envie de tout plaquer pour venir y poser tes valises.





On flâne paisiblement au cœur de la palmeraie avant de reprendre notre randonnée. Etant donné qu’elle est entourée de roches, au creux de l’oued, on grimpe afin de prendre un peu de hauteur et de marcher en direction du Grand Chatou. Après une grimpette sans grande difficulté, on peut enfin profiter d’une jolie vue sur la palmeraie qu’on laisse finalement derrière nous.
On ne retrouvera pas d’oasis avant la dernière journée de marche, on profite donc une dernière fois de cette jolie vue sur la palmeraie. Toungad est l’image parfaite de comment on imagine une oasis au milieu du désert : un petit village de charme entouré de sable et de roche, une jolie palmeraie. Coup de cœur de la journée !


Après environ une bonne heure de marche, on arrive au pied de Grand Chatou, le grand frère de Petit Chatou. C’est ici qu’on installe le bivouac pour le déjeuner. Au menu ce midi : une copieuse salade de riz avec thon et quelques légumes. On profite du repas pour se reposer à l’ombre d’un petit arbre, moment propice à la sieste ou un peu de lecture.
- En route vers Techedrent
Le tracé de l’après-midi nous fait traverser des paysages divers : étendues de sables, plateau de roches, petite végétation au sol. Au milieu du désert, sans réseau et loin du quotidien, le temps semble s’étirer. Les seuls éléments qui rythment la journée sont les heures de repas, le reste n’a que peu d’importance. On redécouvre le plaisir de prendre son temps, de ne penser à rien et de se vider la tête, au rythme de nos pas dans le sable.

L’après-midi passe relativement vite et on semble arriver rapidement à notre lieu de bivouac. Il y a pas mal de vent et notre guide nous indique des endroits où installer nos tentes car le vent va souffler toute la nuit. J’installe la mienne derrière un arbre et j’évite les bourrasques. Ce soir, on a installé le bivouac à proximité d’un puits : le lieu est le point de ravitaillement en eau mais c’est aussi l’occasion de faire un brin de toilette. Une fois la nuit tombée, on s’installer près du feu pour le dîner : au menu soupe de légumes, viande de cabri et légumes type pot-au-feu.
JOUR 6 : LE PLATEAU N’KREF ET LE CIRQUE EL BAKA
Nouveau jour sur le désert de Mauritanie. La fatigue commence à se faire sentir : les nuits ne sont pas franchement reposantes et le vent de cette nuit n’a pas franchement aidé les choses. Après le petit-déjeuner, on repart sur les sentiers du désert. On ne les voit pas mais le guide sait parfaitement où aller.
- Le plateau N’Kref
On commence la journée de marche par la traversée du plateau N’Kref, une grande étendue de roches noires et de sable. A nos côtés, si la caravane de dromadaires portant nos bagages et le nécessaire à bivouac emprunte un autre chemin, il y a toujours derrière nous un dromadaire qui transporte l’eau et la trousse de secours.

Les chameliers ne parlent pas français, seulement arabe. Et encore, ce n’est pas l’arabe que j’ai appris mais un dialecte propre à la Mauritanie. Autant dire que la communication est compliquée. Malgré tout, avec les gestes et le regard, on arrive toujours à se comprendre.
Pour le midi, on trouve un petit coin d’ombre sous les acacias. C’est bien souvent les acacias qui nous abritent la journée. Ils peuvent pousser partout et sont facilement reconnaissables à leurs longues épines pointues. Ce midi, sous un grand acacia assez étendu pour nous couvrir tous, on mange une salade de perles du Japon et des pastèques blanches pour le dessert.
- Le Cirque El Baka : impressions de Mars
Après une longue pause à l’ombre de l’acacia, on reprend notre chemin. Le décor est toujours aussi beau et cet après-midi ne déroge pas à la régle : le sol est un beau sable orangé qui me rappelle les teintes du Wadi Rum en Jordanie. Un beau sable qui semble venu d’ailleurs, l’image même qu’on se fait de la planète Mars. Mais on arrive ensuite à un point de vue absolument magnifique sur un cirque rocheux. La merveille inattendue de cette journée !
Lire aussi : La tentation du Wadi Rum

Après avoir bien profité de cette vue magnifique, on longe le cirque depuis le haut des falaises afin de pouvoir descendre tranquillement dans son cœur. On foule encore ce sublime sable orange. Un sentier nous permet de rejoindre notre bivouac installé dans ce somptueux décor, peut-être le plus beau site dans lequel on ait dormi. Du haut des falaises, voir ce campement qui semble si petit au milieu de cette immensité est dingue. On se sent tout de suite tellement petit dans ce décor incroyable. J’adore cette sensation. On arrive en fin de journée, portés par les rayons dorés du soleil couchant.


On profite des dernières lueurs du jour pour monter nos tentes et on se retrouve tous, à nouveau, près du feu pour profiter du repas. Ce soir : soupe de chou en entrée, pommes de terres et légumes façon pot-au-feu accompagnés de poulet, salade de fruits pour le dessert.
Avant de regagner nos tentes respectives, on écoute une dernière légende mauritanienne et on regarde une dernière fois le ciel étoilé. Ce soir est notre dernière nuit dans le désert.
JOUR 7 : L’OUED TENZZENT ET L’OASIS DE TERJIT
Dernier réveil dans le désert, dernier démontage de tente à la frontale, dernier petit-déjeuner où les grains de sable s’invitent dans les crêpes. Les chameliers montent nos affaires pour la dernière fois sur le dos des dromadaires, on les retrouvera à midi pour leur dire au revoir.
- L’Oued Tenzzent
Ce matin, notre dernière marche nous mène dans l’Oued Tenzzent, un territoire aux paysages tout aussi remarquables que les paysages traversés les jours passés. Le sable orange et les imposantes formations rocheuses continuent de nous accompagner. En milieu de matinée, on découvre un point de vue magique sur l’oued avant de descendre précautionneusement dans la pierraille pour rejoindre le cœur de l’oued.


Je dis précautionneusement car aucun véritable sentier n’existe pour descendre, il faut se fier uniquement à son instinct : est-ce que cette pierre est plus stable que celle-ci ? Est-ce que je vais réussir à descendre sans me briser les os ou me casser la cheville ? On fait tous attention, on se tient aux rochers et on arrive enfin, sans encombre, au cœur du cirque rocheux.
On rejoint finalement la route, c’est la première fois qu’on croise une route goudronnée depuis le moment où on a commencé la randonnée, le troisième jour. On marche le long de la route sur une centaine de mètres pour s’approcher de l’oasis de Terjit, la dernière oasis de notre trek.
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- L’oasis de Terjit : la belle des sables
On arrive enfin à Terjit, un petit village charmant qui attire pas mal de visiteurs venus voir son oasis, une des plus belles de toute la Mauritanie. Le long de la route principale du village, en sable, on croise quelques habitants, les enfants nous suivent et veulent jouer avec nous. On s’arrête dans quelques boutiques qui vendent des souvenirs en tout genre : pièces de bois sculptées, chèches de couleurs variées, bijoux…




Dans le village de Terjit.
On traverse le village en direction de l’oasis, située à son extrémité. Là-bas, une belle palmeraie traversée par un cours d’eau nous attend. Tergit, de par sa proximité avec Atar, est souvent la dernière étape des circuits avant de revenir à la ville. On y croise donc plusieurs groupes, répartis çà et là sous la palmeraie. Le repas nous sera servi sous une grande tente qui nous est réservée. Ce midi c’est soupe en entrée, poulet et légumes en plat, et dattes en dessert.
Après le repas, pendant que mes camarades se reposent, je pars explorer la belle oasis. Le cours d’eau a creusé son chemin à travers la roche et de jolies falaises nous protègent du soleil. Au bout, le ruisseau forme un petit bassin où il est possible de se baigner. Quelques sentiers permettent de remonter jusqu’à la source et de profiter de quelques jolies vues sur l’oasis. Je retourne à la tente pour faire une dernière petite sieste.





Après la pause, on retrouve notre véhicule sur un parking improvisé devant l’école du village. C’est une sorte de fourgon qui, une fois les bagages chargés sur le toit, nous ramène à Atar. Derrière les fenêtres défilent une dernière fois les paysages de l’Adrar, cette terre qui nous a accueillis pendant cette semaine magnifique. Déjà un brin de nostalgie nous envahit.
On arrive à Atar où on a quartier libre pour faire quelques emplettes et acheter des souvenirs au marché. On y trouve de tout et c’est l’occasion de se délester de ses derniers billets en monnaie locale. Pour ma part, j’ai craqué sur trois mini théières peintes à la main. On se faufile également dans les allées du petit souk, un souk couvert qui fait office de caverne d’Ali Baba.
Pour notre dernière soirée, nous logeons dans une auberge à Azougui, la petite ville voisine. Elle est la capitale de la dynastie Almoravide qui, au 11ème siècle, va dominer un territoire qui s’étend jusqu’à l’Espagne.
JOUR 8 : FORMALITÉS ADMINISTRATIVES ET DÉPART.
Cette fois-ci, c’est fini. En ce huitième jour, on prend la direction de l’aéroport. Sur place, on arrive dans la même salle qui servait de hall d’accueil des arrivées, une semaine auparavant. On voit que c’est organisé mais pas tant que ça : le billet d’avion est écrit au stylo bille, le placement à bord est libre, l’obtention de la carte d’embarquement et l’enregistrement se fait sur le même bureau mais sur deux files différentes. Ça donne un joyeux bazar mais ça a son charme. En ce début de mois de janvier, on quitte les températures clémentes de Mauritanie (environ 30 degrés) pour retrouver le froid de l’hiver parisien (0 degrés ce jour-là).
Partir en Mauritanie : ce qu’il faut savoir.
On improvise pas un voyage en Mauritanie, surtout quand on souhaite randonner dans le désert. Il y a tant que choses à savoir et à anticiper. Location de voiture, sécurité, quoi mettre dans sa valise, nourriture, visa ou encore vaccins…
Je vais essayer d’être précis ici pour te permettre d’avoir toutes les informations nécessaires pour préparer au mieux ton voyage dans ce pays surprenant. Un pays encore totalement imprégné d’authenticité et d’une beauté remarquable.
Comme je l’ai écrit plus haut, pour cette randonnée dans le désert, je suis passé par une agence de voyage spécialisée, on en reparlera donc un peu plus bas. Je recommande de partir une agence (quelle qu’elle soit) car elle permet d’éviter les tracas.






Sécurité : commençons par le plus important. Depuis sa réouverture, la Mauritanie porte une attention particulière à la sécurité de ses visiteurs, le tourisme représentant une part non négligeable de revenus pour le pays. Aucun problème de sécurité pour les voyageurs aujourd’hui. Vigilance toutefois pour les voyageurs en solo, notamment dans les villes.
Santé et vaccin : Les vaccins ne sont pas obligatoires pour se rendre en Mauritanie, surtout dans le désert. La partie sud, frontalière du Sénégal, est plus humide, le long des rives du fleuves Sénégal. Zone humide implique moustiques et donc plus de maladies. Il faut donc se renseigner sur les vaccins nécessaires pour cette zone spécifique.
Trousse de secours : Ne pas oublier de prendre un répulsif à moustiques (au cas où), pansements en cas d’ampoules aux pieds, gel hydroalcoolique, crème solaire bien entendu. Pastilles pour la gorge, anti vomitif et anti diarrhéique, paracétamol. Un anti inflammatoire peut-être nécessaire aussi en cas de douleurs (pieds, jambes ou dos).
Visa : Jusqu’à début 2025, les voyageurs obtenaient le visa à leur arrivée à l’aéroport. Désormais, il est nécessaire de faire un visa électronique qui sera à présenter au moment de l’embarquement. En fonction de ta nationalité, veille à vérifier cette information. De toute façon, une bonne agence de voyage t’en parlera.
Que mettre dans sa valise pour ce type de voyage ? chaussures de randonnée, trousse de secours, chaussettes anti-ampoules, une thermos d’environ 2L, un chargeur solaire, papier toilette et briquet. T shirts manches longues, pantalon léger pour la marche, un livre pour les pauses du midi, chèche et lunettes de soleil. Sac de couchage, trousse de toilette avec produits et lingettes nettoyantes biodégradables...
Animaux : tu croiseras peu d’animaux sur le chemin. Ils sont là mais tu ne les remarques pas forcément. Pas trop de serpent mais plutôt scorpions ou petits rongeurs. A part les dromadaires, je n’ai vu aucun animal. Bien vérifier toutefois sa tente et son sac de couchage avant de se coucher. De même, bien fermer sa tente pour éviter qu’un animal s’y réfugie quand baissent les températures.
Argent sur soi : Au cœur du désert, tu n’auras pas besoin d’avoir beaucoup de liquide. Toutefois, il sera nécessaire pour les pourboires des chauffeurs, chameliers et du guide (en monnaie locale principalement). Tu en auras besoin lors de la traversée des villages si tu souhaites acheter quelque chose dans les épiceries ou quelques produits d’artisanat auprès des femmes qui sont au bord de la route. En fin de voyage, lors du passage au marché de Atar, il y aura toujours un petit quelque chose que tu souhaiteras ramener.
Voiture de location : louer une voiture est possible en Mauritanie mais fortement déconseillé pour découvrir le désert. De toute façon, des checks points installés le long des routes s’enfonçant dans le désert, te laisseront ou non l’accès. Ce n’est pas l’option que je conseille, malgré cette possibilité de liberté qu’elle offre.




La Mauritanie avec une agence de voyage : pour cette randonnée itinérante, je suis passé par l’agence Terres d’Aventures, agence spécialisée dans les treks, principalement dans les déserts et grands espaces naturels.
– Pourquoi une agence ? Tout d’abord pour des questions logistiques et de sécurité, on ne randonne pas dans le désert sans accompagnement. Avec une agence, le côté logistique est plus fluide et simple : transport des bagages, approvisionnement en eau, repas et lieux de pause, choix de l’itinéraire…
– Pourquoi Terres d’Aventures ? Pour être transparent, je ne travaille pas dans cette agence mais elle est une marque du groupe dans lequel je travaille. C’est pourquoi je l’ai choisie et il ne s’agit pas d’une invitation ou collaboration. Je n’ai pas regretté mon choix, j’ai adoré ce séjour et son organisation. Je sais que la qualité du voyage dépend aussi beaucoup du guide qui vous accompagne. J’ai eu beaucoup de chance, et je pense avoir eu le meilleur. Ce n’est peut-être pas le même ressenti avec d’autres guides.
Libre à toi de choisir l’agence qui te semble le plus correspondre à tes souhaits et besoins. Il y en a plusieurs qui proposent de très beaux voyages en Mauritanie.
Le récit de cette inoubliable semaine de trek dans le désert de Mauritanie touche à sa fin.
J’espère que ça t’a donné envie de partir découvrir les belles oasis de l’Adrar.
Tu connais la Mauritanie ?
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