Baume-les-Messieurs est un des lieux incontournables de Franche-Comté.
Labellisé Plus Beau Village de France et Petite Cité Comtoise de Caractère,
le petit bourg aux vieilles pierre rivalise de beauté avec son environnement
fait de hautes falaises et d’une jolie nature préservée.

Baume-les-Messieurs est un village presque hors du temps et délicieusement irrésistible. Impossible de rester de marbre devant ce vieux village installé au fond de sa vallée et qui, depuis un millénaire, veille sur un panorama majestueux et magnifique. En fait, le village se situe dans une reculée, élément typique du massif jurassien, qui est une vallée creusée par une source, une vallée se terminant par un cul-de-sac, aux pieds de falaises calcaires imposantes. La reculée de Baume-les-Messieurs est une des plus impressionnantes et la plus grandiose. Peut-être est-ce dû à la présence, au milieu de ce bouquet de roches et de forêt, de la vieille abbaye et de son petit village, niché dans les plis du relief du Jura. Peut-être est-ce dû à cette heureuse combinaison de la verdure luxuriante et des imposantes falaises, mélange harmonieux des contraires, comme l’heureux mariage de l’onctueux et du croquant dans une délicieuse recette gourmande. On ne sait pas trop ce que c’est, mais il y a un quelque chose à Baume-les-Messieurs qui rend cet endroit magique et fascinant.
En fait, toute les raisons sont bonnes pour venir visiter Baume-les-Messieurs, une destination vraiment complète : le petit village, une abbaye millénaire, une grotte fascinante, des belvédères magnifiques, une nature et une géologie hors du commun. C’est parti pour une échappée jurassienne !


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AU COMMENCEMENT
ÉTAIT UNE ABBAYE…
… une abbaye mentionnée pour la première fois au 8ème siècle. On y évoque l’arrivée de Bernon, un moine originaire de Gigny (autre localité jurassienne à l’ombre de son ancienne abbaye). Bernon deviendra abbé de l’abbaye qui est à cette époque nommée Baume-les-Moines, mais la quittera en 909 avec quelques autres moines pour aller fonder la grande abbaye bourguignonne de Cluny. D’abord “mère” de Cluny, Baume en deviendra la “fille” au 12ème siècle, filiation qui ne lui empêchera pas de se faire élever par l’Empereur du Saint-Empire au titre d’abbaye impériale.
Jusqu’au 16ème siècle, l’abbaye Saint-Pierre de Baume-les-Moins est l’une des plus importantes de Franche-Comté mais aussi l’une des plus riches grâce à ses possessions de vignes et ses exploitations de sel. Au 17ème siècle, fortement endommagés par les guerres, plusieurs bâtiments sont laissés à l’abandon et l’abbaye, quant à elle, devient aristocratique : 16 quartiers de noblesse sont exigés pour entrer dans les ordres à Baume. À ce niveau, seuls les héritiers de bonnes familles ou proches du pouvoir peuvent enter à Baume.
Jusqu’au 18ème siècle, les occupants étaient des moines réguliers car ils suivaient la règle monastique de Saint-Benoît. Ils n’avaient aucun contact avec l’extérieur et vivaient reclus au fond de leur reculée. Mais au 18ème siècle, à l’approche de la Révolution, la règle change et les moines vivent “dans le siècle” et deviennent donc des chanoines séculiers : ils s’ouvrent sur l’extérieur, peuvent avoir une activité en parallèle (un de ces moines a d’ailleurs été maire) et abandonnent peu à peu la vie communautaire en commençant à vivre, pour certaines d’entre eux, dans de petits appartements privatifs dans l’enceinte de l’abbaye. Ce changement de situation aura aussi un effet sur la topographie du village qui, de Baume-les-Moines, deviendra Baume-les-Messieurs.
À la Révolution, les bâtiments sont vendus comme biens nationaux et une grande partie est détruite dont le cloître.
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UN DES DERNIERS TÉMOINS
DE L’ART ROMAN EN FRANCHE-COMTÉ
L’abbaye se compose d’une successions de cour. La première est dominée par un donjon du 13e siècle, des bâtiments du 15e et 16e siècle et une partie de l’ancien escalier monumental menant au logis abbatial. C’est dans cette cour qu’on accède à l’église abbatiale Saint-Pierre. L’entrée est gardée par une statue du Christ bénissant datant du 15e siècle et un porche sobre. L’église est de style roman et date principalement du 11e siècle, c’est un des rares exemples d’architecture romane dans la région. La nef est longue de 45 mètres et mesure près de 14 mètres de haut et consiste en une succession de colonnes tantôt arrondies, tantôt carrées. L’intérieur est très épuré et notre regard est immédiatement attiré par le chœur et son retable.

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LE RETABLE
Une des œuvres les plus célèbres de l’église abbatiale est son retable, un magnifique triptyque flamand du 16ème siècle. Haut de 4 mètres et large de 5 mètres, il présente la vie du Christ sur 25 panneaux de bois. Typique de l’école anversoise des années 1530, il en est un des plus fascinants de par ses dimensions et son exceptionnel état de conservation.

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LA CHAPELLE DES TOMBEAUX

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Dans l’abbaye se trouvent plusieurs gisants dont celui de Renaud de Bourgogne, comte de Montbéliard, mais aussi de nombreuses dalles funéraires de l’époque médiévale et moderne. Il y a même un caveau où plusieurs révolutionnaires se font inhumer.

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DES COURS ET DES PASSAGES

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Dans les cours, de nombreux bâtiments appartenant aujourd’hui à des particuliers sont les témoins de l’activité monastique : hostellerie, porterie, cuisines, infirmerie, caves à vins, réfectoire, dortoirs, salle capitulaire, logis abbatial… et bien sûr le cloître, en grande partie détruit à la Révolution. On y trouve encore les traces des anciennes voûtes et arcades ainsi que l’ancienne fontaine datant du 16ème siècle, à l’ombre du vieux clocher du 15ème siècle.

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Quittons la fraîcheur de l’abbaye
pour nous promener un peu dans le village.
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DANS LES RUELLES DU VILLAGE
Le village n’est pas très grand mais plaisant à visiter
au détour de ruelles fleuries, de calvaires et de petits ponts.
Je visite régulièrement Baume-les-Messieurs,
et c’est toujours un enchantement de venir dans ce lieu si particulier.
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Quand les cars de touristes sont partis,
c’est vraiment agréable de se promener dans le petit village,
de flâner tranquillement et de prendre son temps.
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Comme je te l’ai dit, outre le joli village et la vieille abbaye, Baume-les-Messieurs doit sa célébrité à sa situation géographique et à sa superbe reculée. Pour te rendre compte de ce qu’est une reculée, je t’ai choisi 3 belvédères pour prendre de la hauteur et admirer le paysage !

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TRIPTYQUE DE BELVÉDÈRES

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Qui dit vallée encaissée, dit panoramas imprenables depuis les falaises, et à Baume-les-Messieurs, il y a plein de belvédères mais je t’en propose ici que trois, ceux qui sont les plus faciles d’accès.
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GRANGES-SUR-BAUME
Granges-sur-Baume, c’est un petit village situé au-dessus de Baume-les-Messieurs. En suivant un petit chemin depuis la place de l’église, tu arriveras à un premier belvédère sur l’abbaye, son village et la reculée.
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LA CROIX DE SUCHOT
Depuis la route, il faut marcher une dizaine de minutes en sous-bois pour arriver au point de vue aménagé au pied d’un calvaire. Le panorama y est juste parfait !
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BELVÉDÈRE DE CRANÇOT
Crançot est une commune située sur la partie haute du plateau, en face de Baume-les-Messieurs. C’est probablement la vue la plus incroyable sur la reculée car la perspective y est dingue, tout en longueur, et c’est vraiment là qu’on se rend compte que le village est situé au creux d’une vallée absolument dingue !
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LA CASCADE DES TUFS
ET LA VALLÉE DU DARD

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La reculée principale a été creusée par le Dard, un ruisseau sortant de la roche et s’écoulant paisiblement jusqu’au village où il se jette dans la Seille, une autre rivière prenant sa source dans le cirque de Baume et créant sa propre reculée. Près de sa source, le Dard offre un joli spectacle, la jolie cascade des tufs. Pour l’apprécier, mieux vaut venir au printemps ou en hiver, quand l’eau est généreuse (sur la photo ci-dessous, l’eau commençait à déjà bien manquer).
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Du haut de la cascade, une autre vue sur le village dans son écrin de nature et de roches. Mais le Dard, c’est aussi une vallée secrète et discrète serpentant sous les arbres, offrant de jolies cascades et lieux de détente.

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LA GROTTE DE BAUME,
CATHÉDRALE SOUTERRAINE

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Derrière la cascade se trouve la grotte de Baume-les-Messieurs, où se trouve la source du Dard. Cette grotte daterait d’une trentaine de millions d’années et propose 1 kilomètre de galeries aménagées pour la visite publique sur plus de kilomètres explorés. D’autres galeries sont même actuellement en cours d’exploration par des spéléologues du monde entier.
Elle se trouve à 120 mètres sous terre et sa plus grande salle a une hauteur de plus de 40 mètres, ce qui en fait la plus grande salle du Jura.
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La grotte est fermée à la visite pendant l’hiver pour laisser ses différentes colonies de chauves-souris en paix. J’ai vraiment adoré cette visite, je crois que c’est la première fois que je visitais une grotte et ça m’a donné envie d’en visiter d’autres. Sans vouloir devenir spéléologue, le monde souterrain me fascine de plus en plus.

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Les visites se font uniquement sous forme de visites guidées.
Elles durent environ 1 heure.
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QUAND ÉDITH PIAFF
CHANTE BAUME
Peu de gens le savent, mais Baume-les-Messieurs
a inspiré une chanson très célèbre d’Edith Piaf : Les Trois Cloches.
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Son auteur, Jean Villard, était de passage à Baume et s’est arrêté pour visiter le village. Il est au cimetière de l’église Saint-Jean quand il entend sonner l’Angélus de midi. Retentissent alors 3 cloches : les cloches de l’abbatiale de Baume, les cloches de l’église Saint-Jean de Baume et les cloches de l’église de Granges-sur-Baume, au-dessus des falaises. Devant lui, une tombe, un nom anonyme : François Nicot. Il n’en faut pas plus pour que l’inspiration lui vienne. Il choisira de lui ajouter le prénom Jean (de l’église Saint-Jean) et d’en faire le personnage principal de cette chanson désormais mythique, Jean-François Nicot et les trois cloches représenteront trois moments de sa vie : sa naissance, son mariage et sa mort.

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LE MOT DE LA FIN

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Baume-les-Messieurs est probablement le village le plus touristique de Franche-Comté. Je te conseillerais donc d’éviter la haute saison et de privilégier le printemps ou l’automne sinon tu te retrouveras dans une masse de visiteurs et c’est pas toujours agréable.
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Alors dis-moi, tu aimes ce genre de village ?
Ça te plairait de découvrir Baume-les-Messieurs ? Tu connaissais ?
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Toujours plein d’infos et avec des magnifiques images! Je voulais le visiter en aout mais je veux pas me retrouver circondée de centaines de turistes… j’y pense…
Merci 🙂 c’est vrai qu’il peut y avoir pas mal de monde, surtout les weekends.
C’est toujours un tel bonheur de te lire. Bravo pour ton travail fabuleux .
Merci beaucoup 😘
Magnifique découverte et honte sur moi, en tant que franc-comtoise, je n’ai jamais visité Baume-les-Messieurs… Seulement Baume-les-Dames, qui n’a rien d’aussi charmant. Je le note sur mon carnet des endroits a visiter près de chez moi 🙂
Merci 😊 oh oui vas-y c’est vraiment beau 🙂
Magnifique cet article. Tellement de jolis paysages à découvrir ici et quel patrimoine. Ça donne franchement envie ! Merci pour cette belle découverte
Ravi que ça te plaise ^^ merci beaucoup ! Je pense que cet endroit vous plairait énormément 🙂
Superbe article très détaillé sur Baumes-les-Messieurs. J’aime aussi beaucoup cet endroit.
Merci 😊
Merci pour cette magnifique description de Baume les Messieurs.. Nous y allons la première semaine de septembre et ton article est tombé à point !
Avec plaisir, ravi que cet article vous soit utile ! Belle visite 🙂
superbe photo de notre belle région de franche comté.les gens de la Belgique venez chez nous sans compter.
des sites extraordinaires vous attendent.
J’y suis passée un dimanche fin août 2020… un cadre verdoyant et reposant ! Que du positif à retenir. Peu de monde, donc agréable à contempler la nature, les pierres et la cascades des Tufs, malheureusement pas d’eau à cause de la sécheresse. Je recommande ce lieu. 😀
Bonsoir Aurore, c’est un très bel endroit en effet. Je recommande la visite plutôt au printemps pour que la cascade soit en pleine forme 😉