Le cœur historique d’Istanbul hors des sentiers battus

Istanbul hors des sentiers battus, c’est possible ! Istanbul est une ville qui regorge de quartiers pittoresques, de ruelles commerçantes dynamiques, de bâtiments historiques, d’adresses gourmandes et de spots agréables, ce n’est donc pas étonnant que la ville soit devenue une des principales destinations touristiques mondiales. Malgré tout ce qu’elle a à offrir, quand visite la ville pour la première fois, on file droit vers ses incontournables : Sainte-Sophie, la mosquée Bleue de Sultanahmet, le palais ottoman de Topkapi ou encore la tour de Galata. Pourtant, Istanbul a bien d’autres choses à proposer et tant d’autres secrets à dévoiler. Pour tenter de fuir la foule et de voir Istanbul sous un regard différent, je te propose une petite sélection de lieux que tu peux découvrir à Istanbul, hors des circuits traditionnels.

Dans un centre historique très fréquenté, il peut sembler un difficile de sortir des chemins tout tracés et de trouver encore des lieux qui restent malgré tout méconnus. Fort heureusement, il en reste encore. Concentrons nous sur la partie ancienne, voici mes sites préférés. J’espère qu’ils te plairont !

Lire aussi : Le cœur historique d’Istanbul : les incontournables
Lire aussi : Cityguide – Bien préparer son voyage à Istanbul

La mosquée Pertevniyal Valide Sultan.

Elle est pour moi une des plus belles mosquées d’Istanbul ! J’ai adoré découvrir cette petite pépite nichée dans le quartier d’Aksaray, à un croisement bruyant et au trafic incessant. Pourtant, dès qu’on pousse les portes de la mosquée, plongée dans le calme et la quiétude, on se sent bien, comme loin du tumulte de la ville.

Etant donné qu’elle ne se situe pas dans le secteur touristique du centre historique, elle est totalement ignorée des touristes alors qu’elle est magnifique.

Lire aussi : Les plus belles mosquées d’Istanbul

Datant de la fin du 19ème siècle, elle arbore une coupole dont la décoration est plus riche et plus complexe que les mosquées ottomanes précédentes. D’ailleurs, la colorimétrie change également avec une place plus importante laissée au bleu et au vert. À visiter discrètement en dehors des heures de prières !

Yedikule et les remparts d’Istanbul.

Pour les touristes fonçant du côté de Sultanahmet, on trouve des traces des remparts d’Istanbul autour de Topkapi et Gülhane ou encore le long du boulevard qui contourne le palais, près de la mer de Marmara. Mais sais-tu que les vrais remparts byzantins de l’ancienne Constantinople sont bel et bien visibles ? Sais-tu que les murailles encore visibles couvrent une distance de près de 6 kilomètres, entre la Corne d’Or et la Mer de Marmara ?

Partons une balade un peu insolite à la découverte de cette enceinte qui a protégé la ville pendant plusieurs siècles, du 5ème siècle au démantèlement de l’Empire ottoman. Une bonne marche le long des quelques 6 kilomètres jusqu’à la forteresse de Yedi Kule au sud.

MURAILES DE CONSTANTINOPLE.

Laissés un temps à l’abandon, l’ensemble des remparts de la ville fait l’objet aujourd’hui d’un programme de restauration pour lui redonner son éclat d’origine. Certains secteurs sont donc en meilleur état que d’autres.

Le long du parcours, on peut donc découvrir les anciennes portes fortifiées dont la plupart sont encore debout aujourd’hui.

Sur toute la distance des murs, des parcs mais aussi des jardins ont été aménagés. Si les parcs sont accessibles à tous, les jardins sont désormais des parcelles privées permettant à quelques propriétaires de cultiver fruits, légumes et fleurs, qu’ils vendent ensuite généralement le long de la route. On achète donc directement auprès du producteur ! Pour une visite de Istanbul hors des sentiers battus, les remparts de la ville sont un bon départ.

Tout au sud, se trouve la forteresse de Yedi Kule, ouverte au public.

YEDIKULE : FORTERESSE BYZANTINE ET OTTOMANE.

La forteresse de Yedi Kule (sept tours), aussi nommée Porte d’Or, est un fort militaire construit sous l’empire Byzantin et repris à l’époque ottomane. Le quartier autour n’a pas grand intérêt touristique mais cette visite est vraiment intéressante si on souhaite visiter un ancien fort (comme c’est le cas le long du Bosphore avec Rumeli Hisari et Anadolu Hisari).

Honnêtement, la visite est assez rapide. Seule une tour à ce jour est accessible mais grimper à son sommet offre la possibilité d’emprunter ses escaliers et ses passages, de découvrir ses salles cachées. On a un peu l’impression d’être un explorateur qui pénètre dans une forteresse oubliée. Ici, relativement peu de visiteurs. La visite est parfaite en famille avec des enfants.

Arrivé au sommet de la tour, une grande terrasse offre une vue dégagée assez inédite sur la mer de Marmara et les quartiers modernes d’Istanbul, au loin, mais aussi sur une partie des remparts et le quartier voisin.
J’ai adoré cette vue inattendue !

La visite de la forteresse vient compléter la découverte des murailles de la ville. Hâte de redécouvrir ce secteur dans quelques années si les travaux de restauration se poursuivent. Yedikule est déjà en très bon état et d’autres tours devraient être bientôt accessibles au public. Quant aux remparts et aux portes, un vrai travail a déjà été fait pour nous permettre de les découvrir.

Entrée au Yedikule payante. Visite des remparts gratuite.
Monter sur les remparts est à ce jour interdit pour des raisons de sécurité.

Une pause à Laleli.

Après la place Beyazit, à l’ombre de sa mosquée, on arrive à une petite mosquée discrète : Laleli.
La mosquée est jolie mais j’apprécie l’endroit surtout pour son calme, un peu hors de l’agitation de l’avenue. Depuis la rue, une fois la belle porte en marbre passée, un passage aux escaliers en pierre mènent à l’esplanade de la mosquée.

Le petit jardin est garni de jolis rosiers et des bancs à l’ombre offrent un petit havre de paix en plein cœur d’un quartier animé. J’aime venir m’y reposer quelques instants, bouquiner quelques pages, avant de repartir. Arpenter la ville de long en large pour visiter ses trésors, c’est bien, mais il ne faut pas oublier de prendre son temps et de profiter de ses petits coins cachés.

Pendant que tu es là, profite de ta présence pour jeter un œil à la mosquée. Elle n’est peut-être pas la plus jolie de la ville mais elle a son petit charme.

Accès au jardin gratuit.

Fener et Balat,
deux quartiers pleins de charme.

J’avoue honnêtement avoir hésité à inclure ces quartiers ici et non dans les incontournables car ce sont deux quartiers de plus en plus touristiques, visiblement sur la feuille de route de nombreux touristes. On est donc pas totalement sur du Istanbul hors des sentiers battus mais s’ils ne sont pas incontournables, ces quartiers valent tout de même la peine d’être découverts.

Collés l’un à l’autre, Fener et Balat sont indissociables. Il est même parfois difficile de savoir dans quel quartier on se trouve quand on flâne dans leurs rues animées.

Ce que j’aime particulièrement dans ce secteur, ce sont les jolies maisons colorées, les petites adresses gourmandes, l’ambiance d’être à Istanbul tout en ayant l’impression d’être ailleurs, un peu hors du temps. J’aime aussi ses petites boutiques en tout genre, son dédale de ruelles notamment ses ruelles en pente aux maisons à encorbellement. Et puis l’ambiance est différente.

En fait, c’est un ensemble de choses qui rendent ces quartiers vraiment captivants et pittoresques. Ancien quartier grec-orthodoxe (Fener) et ancien quartier juif (Balat) d’Istanbul, ils ont tout pour plaire, et on peut facilement y passer du temps.

S’il y a moins de monde le matin, la visite est quand même plus intéressante en journée pour profiter d’un peu d’animation. Pourquoi ne pas aller y pour midi et y flâner l’après-midi ? Sinon, s’asseoir en matinée dans un café pour y prendre un petit-déjeuner turc, un vrai kahvalti, et profiter de la pause de midi pour arpenter ses petites ruelles.

Küçük Ayasofya :
une mosquée et ses rues alentours.

Derrière Sultanahmet, il y a un dédale de petites ruelles de charme qui permettent de rejoindre la mosquée nommée Küçük Ayasofya (petite Sainte-Sophie). En effet, même si ses dimensions sont bien plus modestes, elle aussi était une ancienne église byzantine transformée en mosquée. N’hésite pas à un jeter un œil et à profiter de l’ombre et du calme de son petit jardin.

Le quartier est aussi un ensemble de petites rues très agréables où y trouver d’anciennes maisons en bois et une ambiance petit village. Comme une impression de faire un bond dans le temps, alors qu’on est à quelques minutes à pied du secteur le plus fréquenté d’Istanbul.

N’hésite donc pas à te perdre dans ce labyrinthe de rues paisibles. Tu arriveras peut-être également à la Mosquée Sokollu Mehmet Pacha, une autre petite mosquée cachée avec un joli petit jardin.

Les quartiers de Çukurcuma et Tophane.

Situés entre l’avenue Istiklal et les rives du Bosphore, derrière la tour de Galata, le petits quartiers de Çukurcuma et de Tophane sont parfaits pour sortir de l’agitation des grandes avenues et te plonger dans une ambiance plus calme et plus paisible. Les ruelles pavées en pente sont bordées de vieilles maisons en bois et montrent un visage plus authentique de cette partie de la ville.

Dans se secteur se trouvent de petites adresses gourmandes, des cafés sympas mais aussi le désormais célèbre musée stambouliote : le Musée de l’Innocence. Musée fondé par l’écrivain turc Orhan Pamuk reprenant la narration de son roman du même nom. Un quartier très sympa pour flâner paisiblement.

Les mausolées de Sultanahmet.

En plein cœur de Sultanahmet, on peut visiter de jolis mausolées. C’est l’effervescence tout autour mais encore peu de visiteurs poussent les portes de ces mausolées pourtant gratuits (2020). Tu les trouveras derrière Sainte-Sophie et sur l’esplanade devant la mosquée Bleue.

Si l’objectif n’est pas forcément de voir des tombes, c’est surtout l’occasion de profiter de la jolie architecture et de la décoration des mausolées avec leurs coupoles colorées et leurs magnifiques céramiques murales.

Il s’agit des tombes de hauts dignitaires ottomans et de la famille impériale (sœur, épouse, filles de sultans et d’un sultan lui-même).

Sirkeci et l’ancienne gare de l’Orient Express.

J’adore le secteur de Sirkeci. Il est très fréquenté, des Turcs comme des touristes, mais il semble pourtant être un simple point de passage pour relier Sultanahmet à Eminönü, alors qu’il est riche en architecture et bâtiments.

Si on commence derrière la Yeni Cami, un dédale de rues s’élance avec ses immeubles de toutes les périodes, d’anciennes mosquées, des ruelles aux commerces débordant sur les trottoirs, en passant par l’imposante Grande Poste ottomane et le beau bâtiment du Musée de la Banque. Flâner dans les rues en gardant les yeux bien ouverts permet de découvrir ce quartier autrement et de dénicher des petites adresses bien cachées.

Sirkeci, c’est aussi la gare du même nom, avec sa jolie façade latérale ornée de portes et de fenêtres aux formes arabisantes. C’était la gare de départ et d’arrivée du mythique Orient Express. Il est possible de s’installer à la table d’un petit café, à l’ombre de la gare pour profiter du cadre.

Fatih, sa mosquée et ses rues commerçantes.

Si Fatih est le nom du district de la péninsule historique, c’est aussi le nom d’un quartier à nul autre pareil. Si tu souhaites un vrai dépaysement, c’est là qu’il faut aller. Commençons par l’Aqueduc de Valens, l’ancien aqueduc byzantin, et laissons derrière nous la jolie mosquée Şehzade Camii et prenons la direction de la mosquée Fatih. Une des plus grande d’Istanbul et une des plus anciennes.

Après une visite de la mosquée, continuons vers l’ouest est empruntons les ruelles aux commerces bien achalandés. Fatih est un secteur conservateur et ça se voit. Prends la direction de la mosquée Kariye (ancienne église byzantine, voir ci-dessous) en quittant l’avenue principale. Le quartier autour de la petite mosquée est comme une plongée dans un autre monde : les boutiques de vêtement montrant une mode (masculine comme féminine) bien plus traditionnelle, rivalisent avec les librairies coraniques et autres boutiques liées à la religion. Quant à la tenue des habitants, on sent bien qu’on est pas dans le centre d’Istanbul.

Aucune raison de bouder ce quartier qui reste authentique, calme et intéressant pour voir un autre visage d’Istanbul.

Saint-Sauveur-in-Chora :
la plus belle église byzantine.

Cette petite église a elle aussi été transformée en mosquée dès la prise de Constantinople par les Turcs (sous le nom de Kariye Camii) puis est devenue un musée. Il était donc possible d’admirer sa somptueuse décoration intérieure faite de mosaïques et de peintures rupestres. Une pure merveille.

En 2020, elle a suivi le même destin que Sainte-Sophie en devenant mosquée une nouvelle fois. En 2024, après de longues années de restauration, elle est de nouveau ouverte. Je n’y suis pas retourné depuis sa réouverture pour savoir ce qui reste visible ou non. Je mettrai à jour cette publication une fois le site revisité.

En conclusion.

Il resterait encore tant de choses à mentionner ici mais tâchons de rester concis. Après tout, la plus belle visite insolite d’Istanbul est celle que tu feras en suivant ton instinct et en laissant tes pas te porter.

Istanbul a tant à offrir mais il est bien aussi de savoir se laisser surprendre. Le plus important est de quitter les grands axes touristiques. Parfois, la pépite méconnue est à quelques minutes de marche de là. Sinon, le meilleur moyen de trouver un site inédit est encore de discuter avec les locaux. D’ailleurs, les Turcs sont faciles d’accès, chaleureux et accueillants. Laisse-les te recommander leurs lieux préférés 🙂

Et pour d’autres suggestions de visites à Istanbul, n’hésite pas à consulter les autres articles du blog sur cette ville incroyable.

Tu en penses quoi de ces visites ?
Prêt à partir à Istanbul hors des sentiers battus ?
Laisse-moi tes impressions en commentaire 🙂