
Tu traînes à Paris et tu ne sais pas quoi faire ? Et pourquoi tu ne viendrais pas chauffer tes semelles en Seine-Saint-Denis ? On dit toujours qu’avant d’aller explorer des contrées lointaines, il serait bien aussi d’apprendre à connaître son propre pays et, a fortiori, le département dans lequel on vit. J’avoue n’avoir, pour le moment, pas encore trop poussé la découverte du département où j’ai élu domicile : la Seine-Saint-Denis. Il y a maintenant cinq ans, j’ai quitté mon Doubs natal, ses forêts et ses champs, et j’ai été catapulté dans un département aux antipodes du mien. On pourrait croire la Seine-Saint-Denis sans intérêt, pourtant c’est un territoire assez fascinant je dois dire. Il y a quelque chose de surprenant et d’intéressant dans cet enchevêtrement de villes et de communes collées les unes aux autres, quelque chose d’effrayant dans cette urbanisation démesurée qui a poussé à la construction perpétuelle de nouveaux bâtiments et de nouveaux logements. La campagne me semble bien loin. Il faut traverser tellement de communes et emprunter tellement de routes et d’autoroutes pour sortir de ce labyrinte. Pour quelqu’un ayant toujours vécu ici, c’est peut-être normal. Pour moi, ça me semble une montagne presque infranchissable.

Porté par quelques fébriles rayons de soleil un dimanche après-midi, j’ai décidé de promener mes petits pieds autour de chez moi, dans les communes limitrophes de Pantin : Les Lilas et Le Pré-Saint-Gervais. C’est facile la région parisienne, il suffit parfois de traverser la route et de passer sur le trottoir d’en face pour changer de ville. Ici, les villes se côtoient, se touchent et se partagent les rues. Et dans ces communes-là, une impression remarquable de se trouver dans un village, un village au milieu de la ville. Aujourd’hui, pas de monument historique, pas de panoramas et de vue sur les montagnes, juste un promenade urbaine dans des quartiers qui semblent isolés de l’agitation, égarés dans une bulle de verdure. Peut-être vais-je réussir à te faire changer d’idée sur ce département somme toute bien méconnu et couvert de nombreux clichés.
D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que je te parle de la Seine-Saint-Denis sur le blog. Il y a quelques temps, je t’avais proposé une petite promenade à Pantin, ma ville d’adoption, à la découverte du street art sur les murs de la ville. Du coup, aujourd’hui, je vais essayer de te montrer une autre facette de ce département.
.
RETROUVER UN VILLAGE
DANS LA VILLE
.
On part de Pantin et on grimpe les cinquante marches
des escaliers de la rue Candale prolongée.
En haut, un premier panorama sur la plaine.
Plus que quelques pas et nous voilà aux Lilas.
.
.

.
.

.

LES LILAS,
PRENDRE UN PEU DE HAUTEUR
En haut des marches, après quelques mètres, nous voici arrivés aux Lilas. Les Lilas, en voilà un joli nom, tout aussi beau que la devise de la ville « J’étais fleur, je suis cité ». La commune n’est pas bien vieille, elle a été créée le 24 juillet 1867 en regroupant des quartiers de Romainville, de Bagnolet et de Pantin. À l’époque, deux noms avaient été envisagés pour cette nouvelle commune : Napoléon-le-Bois ou Commune-de-Padoue (du nom d’un duc de Padoue qui avait vécu dans le coin). Et c’est finalement Les Lilas qui a été choisi apparemment à cause des jardins fleuris qui s’étendaient sur la colline sous le Second Empire.
.





.

.

.
Elles sont bien loin les collines couvertes de fleurs du 19e siècle. Aujourd’hui, ce sont plutôt des champs d’immeubles qui inondent les lieux mais en empruntant les chemins de traverse et les passages oubliés, on trouve quelques endroits qui offrent un véritable dépaysement avec des petites maisons charmantes et pittoresques, des passages et des allées calmes et apaisantes.
On y découvre, au coin d’une rue et au hasard d’une petite impasse, de jolies maisons flanquées de tourelles majestueuses, des habitations faites d’une jolie brique rouge, une fontaine Wallace dans un chemin oublié. Je suis charmé par ce quartier tranquille des Lilas.
.





.

.

.
J’ère sans véritable point de chute, j’avance où bon me semble et parfois les surprises sont au rendez-vous. En remontant la rue Bernard, je tombe sur un petit parc. Tout au bout, le parc offre un joli panorama sur la plaine au pied des Lilas. Entre deux branches, on arrive même à distinguer la silhouette de la Basilique du Sacré-Cœur à Montmartre, et derrière elle les formes presques fantômatiques des tours de La Défense.
.


.

.
On continue notre chemin en suivant des rues plutôt calmes et on débarque finalement au pied d’un bâtiment connu dans tout l’Est parisien : le fort de Romainville.
Plus d’informations sur le site de l’Office du Tourisme.
.
.
.
UN PEU D’HISTOIRE
AU FORT DE ROMAINVILLE
On l’appelle Fort de Romainville mais il se trouve aujourd’hui sur la commune des Lilas. Rappelle-toi, Les Lilas ont été créés tardivement, en 1867, en regroupant des quartiers de plusieurs communes, notamment Romainville où se trouvait le fort, construit entre 1844 et 1850, soit 17 ans avant la création des Lilas. Bâti dans le cadre de la construction d’une ceinture de forts pour protéger Paris, il a été occupé par les Prussiens en 1870. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il devient un camp d’internement allemand, notamment pour des prisonniers politiques et des Résistants.
.






.

.
La plupart de ses prisonniers ont été envoyés dans les camps de concentration allemands (notamment Auschwitz et Mauthausen). Le dernier convoi de femmes est parti de la gare de Pantin le 15 août 1944, deux jours avant la libération des Lilas, le 17 août. 3900 femmes et 3100 hommes furent internés avant d’être déportés et 152 personnes y furent fusillées.
En 1987 fut construite une tour de télécommunications, appelée Tour TDF. Haute de 124 mètres, on la voit de loin et elle est un repère visuel du Nord-Est parisien, comme un phare au milieu d’une mer de toits. Elle permet de situer, d’un coup d’œil, le Fort de Romainville.
Pour plus d’information sur le Fort, rendez-vous sur le site de l’Office du Tourisme.
.
.
.
LE PRÉ-SAINT-GERVAIS,
UN VILLAGE AU MILIEU DE LA VILLE
La visite du fort terminée, on revient sur nos pas, on retraverse Les Lilas par de nouvelles ruelles en pente et on arrive, en quelques minutes, au Pré-Saint-Gervais. C’est une toute petite commune de 70 hectares, superficie qu’elle a conquise en s’émancipant de la ville voisine de Pantin de laquelle elle dépendait. Elle est à ce jour la plus petite commune de Seine-Saint-Denis.
.


.

.

.
Quittons la rue et engouffrons-nous dans un petit passage où des escaliers t’emmènent dans un petit quartier caché, adorable et calme. Après Les Lilas, voilà une autre excellente découverte que ce quartier presque oublié dans lequel on se sent bien et on se verrait bien vivre. Ce côté champêtre rappelle qu’au 18e siècle Le Pré-Saint-Gervais était un petit village aprécié des Parisiens pour ses collines de lilas et ses côteaux couverts de vignes et de vergers, de haies et de fleurs.
Ici aussi les fleurs et les haies de lilas ont disparu et il n’en reste malheureusement rien. Mais ce quartier garde un charme indéniable et il s’en dégage l’impression d’une époque passée.
Plus d’informations sur le site de l’Office du Tourisme.
.




.
.

.

PANTIN,
FIN DE PARCOURS
Il est temps de revenir sur nos pas et de reprendre la direction de Pantin. Je quitte Le Pré-Saint-Gervais et Les Lilas, leurs allées charmantes et leurs maisons atypiques, et me retrouve au sommet des marches de la rue Candale prolongée. En marchant le long du cimetière, je vois du coin de l’œil la silhouette de la tour du fort de Romanville.
.







.

.
Le temps de redescendre jusqu’au centre, le ciel se couvre et donne à la ville des tons gris un peu mystérieux. Une dernière petite marche le long du canal de l’Ourcq à observer le reflet des nouveaux immeubles sur ses eaux calmes et dormantes. Si tu n’en as pas encore assez, sache qu’en continuant le long du canal, tu peux poursuivre ta promenade jusqu’au Parc de la Villette et profiter de ses espaces verts (souvent pris d’assaut en été). Et ici aussi, les couleurs du soleil couchant sont chaudes et magiques.
Tu souhaites en apprendre plus sur Pantin ? Quelques infos supplémentaires sur le site de l’Office du Tourisme.
.

.
Nous voici arrivés au terminus,
alors, t’en penses quoi de la Seine-Saint-Denis côté village ?
Laisse-moi tes impressions 😉
.
merci de la balade
le 93 c n est pas que des tours
c vrai que c pas mal e voir autre chose que les tours du 93
un peu d histoire
merci Alexis
Merci à toi, avec plaisir Tania
C’est chouette de découvrir des petits coins de calme comme ça ! Je suis contente que le rat des champs trouve quelques plaisirs à la ville !
Il faut bien trouver des points positifs 🙂
Merci 😊
Le temps semble figé, les feuilles quittent les arbres… Merci pour ce beau voyage !
Honte à moi, je suis né aux Lilas, j’ai traversé des milliers de fois cette ville en bus, et je ne suis pourtant jamais allé me perdre dans ses ruelles. Ni celles du Pré. J’essayerai d’y emmener Mi-fugue la prochaine fois qu’on repassera en France !
Merci à toi pour ton commentaire 🙂
Je pense que ce sont les lieux qui nous ont vu grandir que l’on regarde le moins 😉
super belle visite comme quoi tout dépend ce que l’on veut voir et dire … vraiment merci
merci pour cette belle balade. Nous habitons depuis 7 ans à Romainville et nous aimons nous perdre dans ces petites communes qui révèlent encore des coins charmants ! Et vos photos sont très belles également . Bonne continuation -:)
Merci pour ce gentil commentaire, ça me fait très plaisir
Ça fait des années et des années que j aperçois la tour de romainville sans savoir à quoi elle sert je pensais que ça avait avoir avec les télécommunications. La subitement je me sens un peu bête ! Merci pour la découverte de ce joli parcours que j aimerais faire avec mes enfants.Au fait ll y a le fort d aubervilliers non loin quI vaut le détour aussi .
Merci pour ce commentaire.
Je ne connais le Fort d’Aubervilliers que de nom et j’espère y aller un de ces jours 🙂
Je vous conseille de faire cette promenade avec vos enfants, c’est vraiment agréable et ça fait voir la ville un peu différemment 🙂
C’est un superbe article !! Tu mas totalement embarquée ! Tu es un poète des villes, tes photos sont magnifiques et me font découvrir ces coins que je ne connais pas du tout : de jolis cadrages, des arbres, de belles maisons, des points de vue en hauteur sur la ville, des couleurs douces, et avec des notions historiques pour étayer le tout ! C’est forcément très différent de tes coins de campagne mais c’est vrai que ça fait village, les ruelles sont pleines de charme et donnent envie de s’y perdre un moment…
Tu le sais maintenant, j’ai vécu dans la vallée de Chevreuse pendant mon enfance et adolescence, et je n’appréciais pas ces coins à leur juste valeur… Je me trouvais loin de Paris en grandissant, j’avais l’impression d’être dans un trou paumé… Et aujourd’hui quand j’y reviens, je trouve le coin tellement magnifique et je m’en veux de ne pas m’être rendue compte de la chance que j’avais de vivre dans un tel cadre ! Mais bon, il n’est jamais trop tard pour bien faire, je me rattrape en balades quand je vais voir mes parents maintenant 😀 !! Bref, très bel article, merci pour ce joli partage
Oh merci pour ce beau commentaire, ça me touche beaucoup 🙂
Je pense qu’on est tous un peu pareil, on apprécie réellement les endroits où l’on a grandi qu’à partir du moment où on les quitte 😉
Pas mal du tout ! On est complètement à l’opposé des clichés qu’on se fait sur ce département souvent jugé sale et pas très beau à voir ! Je ne savais même pas que tout ça existait.
Super ton article ! Ca a beaucoup de charme le 9-3 en fait ! Merci de venir redorer l’image de ce département ! 😉
Merci Lucie, ça me fait très plaisir 🙂
Je ne pensais pas trouver d’aussi belles photos en lisant le titre de ton article! Comme quoi on se fait souvent des fausses idées… Et pourtant je suis sous le charme!! C’est cool que tu donnes une autre image du 93 !!
Merci pour ton commentaire 🙂 Je suis ravi que ça te plaise et que ça montre une autre image de ce département ^^