
Un des sites majeurs à découvrir aux alentours de Pontarlier, c’est le Château de Joux. Parfois nommé Fort ou Forteresse, c’est un château médiéval dominant un passage étroit appelé ici une cluse et qui, du haut de son éperon rocheux, garde un œil sur la frontière et sur les routes millénaires qui passent à ses pieds. Le Château de Joux, c’est aussi 1000 ans d’histoire des fortifications et tout autant d’histoires et légendes fascinantes. Face à lui, il y a son petit frère construit au 19ème siècle : le Fort Malher. Le château de Joux est un des sites emblématiques du Haut Doubs et attire chaque année de nombreux visiteurs. A toi de le découvrir aujourd’hui ?
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Les châteaux comtois ont eu la vie dure et la quasi totalité des forteresses défensives médiévales ont été détruites par les assauts français au cours des siècles. Le Châteaux de Joux a eu une chance inouïe, il est le seul bastion de l’ancien Comté de Bourgogne à avoir trouvé grâce aux yeux de Louis XIV et à avoir été épargné.
Le Château de Joux : source inépuisable d’histoire(s).
Il n’est sûrement pas le château le plus impressionnant mais il y a un petit quelque chose qui le rend fascinant et intrigant. C’est peut-être sa situation géographique : sur ce mont rocheux dominant une route tracée entre deux falaises, entouré de forêts de sapins aux couleurs sombres… l’effet est immédiat. On imagine tout de suite des histoires sanglantes et des légendes qui auraient habité ses murs.

BRÈVE HISTOIRE DU CHÂTEAU DE JOUX.
Du château en bois du 9ème siècle, il ne reste qu’un vague souvenir. Profitant d’une situation géographique idéale, les Sires de Joux, seigneurs locaux barbares, sanguinolents et avides de richesses, vont rapidement transformer leur château en péage : à ses pieds passait une des plus vieilles routes antiques, la via Francigena, reliant Paris à Rome, à laquelle viendra rapidement s’ajouter la route du sel entre Salins-les-Bains dans le Jura à la Suisse. Peu à peu, grâce aux richesses récoltées, le château de bois se mue en une imposante forteresse de pierre, le centre du pouvoir des Sires de Joux. Du château médiéval, il reste aujourd’hui le donjon, les cachots et quelques murs.


Son troisième lifting date de 1678 quand Louis XIV annexe la Franche-Comté à la France et demande à Vauban de moderniser et fortifier le Fort de Joux. On y ajoute des remparts, des échauguettes, des passages souterrains, un puits creusé à main d’homme dans la roche sur plus de 100 mètres de profondeur. Le Fort de Joux devient une véritable sentinelle à la frontière du royaume. Enfin, la dernière mutation arrive au 19ème siècle quand, après la défaite de la France face à la Prusse en 1871, il est décidé de moderniser une nouvelle fois le château en lui rajoutant fortifications et bunkers souterrains.
Quand tu visites le château de Joux, tu découvres alors toute l’évolution des systèmes défensifs français depuis environ 1000 ans.
UNE PRISON D’ÉTAT ET DES PRISONNIERS CÉLÈBRES.
Le château a servi de prison d’état et a compté, entre autres, deux prisonniers célèbres. Toussaint Louverture tout d’abord. Le héros de la lutte contre l’esclavage et de l’indépendance d’Haiti a été emprisonné dans les geôles du château sur ordre de Napoléon. Il décédera en 1803 au château et Napoléon, refusant de le voir devenir un “martyr”, décida de le faire enterrer dans un lieu secret, autour de la forteresse. Aujourd’hui encore, on ne sait pas où se trouve précisément sa tombe.
L’autre prisonnier : c’est Mirabeau. Lui fut emprisonné sur demande de son père qui désespérait de le voir courir tous les jupons de Paris et dilapider la fortune familiale au jeu. Il fut d’abord emprisonné au château d’If avant d’être transféré au château de Joux. Mirabeau. Ce dernier eut alors le privilège de pouvoir sortir du château à sa guise pour se rendre aux soirées mondaines à Pontarlier. Il y rencontra une certaine Sophie de Monnier, la jeune épouse d’un marquis, dont il tomba amoureux. Il lui écrira plus tard ses célèbres Lettres à Sophie. Il s’échappa du château de Joux et tout deux fuirent en Suisse puis aux Pays Bas.



DESCENTE AU GRAND PUITS.
Le clou de la visite, c’est probablement la descente dans les entrailles de la roche jusqu’au grand puits. Pour assurer un accès à l’eau à ses soldats en cas de siège, Vauban imagine un puits gigantesque à travers la roche jusqu’à la nappe phréatique du Doubs. Le puits est profond de 137 mètres (un des plus profonds de France, le plus profond serait celui de la Citadelle de Besançon, profond de 150 mètres). Le guide se saisit d’un bol d’eau et, dans le silence général, verse l’eau dans le puits. On attend le plouf. On attend, on attend. Quel effet étrange cette attente, verser de l’eau dans un puits et ne pas entendre le plouf qui boucle la boucle te met dans un état particulier. Il faudra atteindre 15 secondes avant que l’eau atteigne le fond du puits. Franchement, j’ai trouvé ça fascinant.
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Le Fort Malher et le Belvédère du Fer à Cheval.
Après le Fort de Joux, je te conseille vivement de monter jusqu’au Fort Malher. Deux chemins sont possibles : le premier part à côté de la bibliothèque (devant l’église) et monte en lacet sur le flanc de la montagne du Larmont. En une trentaine de minutes, sans grand effort, te voilà au Fort Malher. Le deuxième part à côté de l’ancien péage du château, au bord de la route. Ce chemin, c’est un escalier d’environ 230 marches et une petite marche sur un sentier escarpé. Je te conseille vraiment de monter avec le premier chemin et de descendre avec le second.


Situé à 1032 mètres d’altitude, il fait face au Fort de Joux, l’ancien château médiéval. Il a été construit vers 1850 pour sécuriser la frontière. Mais aller au Fort Malher aujourd’hui, c’est surtout pour avoir le meilleur panorama sur le Fort de Joux. Tu ne trouveras pas de meilleure vue sur le château, son éperon rocheux et la vallée. C’est une vue dont je ne me lasse pas. Et pour ne rien gâcher, si tu y vas en matinée, tu peux y croiser des chamois !

Pour te rendre au Fort Malher, tu as emprunté un sentier de randonnée qui peut t’emmener jusqu’au belvédère du fer à cheval. Il faudra marcher encore environ 30 minutes pour trouver ce point de vue remarquable sur la Cluse de Pontarlier (aussi appelée Cluse de Joux) et les deux châteaux se faisant face.

…et aussi une vue sur le Doubs
serpentant discrètement au milieu des paysages.

L’hiver, le Larmont et le Fort Malher sont aussi le but d’une randonnée en raquettes. Si ça t’intéresse de découvrir cette balade sous la neige, je te laisse le lien ici : Randonnées en raquettes autour de Pontarlier
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Site Extraordinaire avec ses deux superbes Forts . Mérite le voyage ….dirai Ms Michelin….!