La baie de Haïfa et Nazareth

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Située sur la baie de Haïfa, faisant face à la ville du même nom,
Saint-Jean d’Acre est une petite ville intéressante à visiter.
Vieille comme le monde, son centre historique rappelle
les grandes heures des templiers avec le charme de l’Orient.

fioriture

Acre, ou Akko en hébreu, est une très vieille ville. Peuplée à l’Antiquité, la ville a connu les dominations assyriennes, égyptiennes et romaines avant d’être au premier plan des croisades. Conquise par les Arabes en 638, la ville est reprise par les Croisés en 1104. Saladin la reconquiert en 1187 avant de la reperdre face à Richard Cœur de Lion durant la 3ème croisade en 1191. Au 13ème siècle, elle était le premier port de Terre Sainte. L’installation de l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem lui donne un nouveau nom, Saint-Jean d’Acre. Jusqu’à sa reprise par les Mamelouks en 1291, la ville était un centre intellectuel et commercial.

La présence des Croisés à Acre est encore bien visible et l’on peut facilement imaginer l’importance de la ville à l’époque des Croisades.

 

J’ai vraiment aimé me promener et me perdre dans les petites ruelles de la vieille ville. Une vieille ville qui a conservé son caractère oriental, son souk empli de senteurs d’épices, ses petits restaurants de falafels. Je crois que c’est ce que j’aime tant dans les villes d’Orient, le foisonnement de la population, les parfums des épices, les effluves des plats locaux.

Le vieux centre est relativement petit mais il y a beaucoup de choses à y voir : cerclée de ses vieux remparts médiévaux, le centre historique regorge de petites ruelles, de vieux sérails, de mosquées et d’églises qui se côtoient avec élégance.

La ville moderne, par contre, n’a pour moi aucun intérêt mais vous y trouverez des solutions d’hébergement plus abordables que dans les hôtels du vieux centre. Votre promenade doit vous amener au port, où barques de pêcheurs et petits bateaux plaisanciers se mélangent. Vous y aurez également une belle vue du vieux centre.

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LES MEILLEURS FALAFELS DE LA VILLE

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Si vous passez dans le coin, ne manquez surtout pas d’aller casser la croûte chez Falafel Arafe. D’extérieur, ça ressemble à un boui-boui, il n’y a guère de place à l’intérieur, mais c’est sans conteste les meilleurs falafels d’Acre et les habitants ne s’y trompent pas, il y a souvent de l’attente mais ça en vaut la peine. Rien de mieux que de déguster de délicieux falafels en observant le va et vient des bateaux sur le port.

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LA MOSQUÉE EL DJEZZAR

C’est la mosquée emblématique d’Acre. Construite en 1781, son nom lui vient du gouverneur ottoman Ahmed Pacha El Djezzar. Célèbre pour sa cruauté, il lui fut donné le surnom de El Djezzar (“le boucher”) mais il est également connu pour avoir soutenu le siège et vaincu les troupes napoléoniennes en 1799.
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QUEL BUDGET ?

Combien ça coûte de venir à Acre ? De manière générale, Israël n’est pas un pays cher pour les touristes. Saint-Jean d’Acre n’échappe pas à la règle. Outre l’hébergement qui peut être aussi cher que les prix pratiqués partout, vous pourrez faire un détour par Saint-Jean d’Acre sans exploser votre budget :
– Train de puis Tel-Aviv (40 shekels – 9 euros)
– Ville souterraine des Croisés (28 shekels – 7 euros)
– Tunnel des Templiers (10 shekels – 2,50 euros)
– Mosquée El Djezzar (6 shekels – 1,50 euros)
– Un plat de falafels chez Falafels Arafe (compter environ 5 euros).

VENIR A SAINT-JEAN D’ACRE

Depuis la gare centrale de Tel Aviv, le train en direction de Nahariya effectue des arrêts à Haifa et à Acre. Le trajet coûte 39 shekels. Depuis Haifa, le trajet en train coûte 16 shekels.

Au départ d’autres villes, de nombreux bus partent des gares routières en direction d’Acre et de Haifa. La gare routière d’Acre se situe dans la vieille ville, à quelques rues de la gare ferroviaire. Plusieurs compagnies de bus grandes lignes effectuent les trajets quotidiens, notamment Egged. Consultez leur site internet pour plus d’information.

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De Saint-Jean d’Acre,
on prend le train vers Haïfa,
juste en face !

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La ville ayant été régulièrement touchée par des tirs de rocket provenant du Liban (notamment pendant la deuxième guerre du Liban en 2006), on ne savait pas réellement à quoi s’attendre en débarquant à la gare de Haïfa : ville délabrée ? ville reconstruite et bétonnée ? Finalement, la surprise était là, Haïfa est une ville complexe : moderne et ancienne, occidentale et orientale.

Aussitôt débarqué, la chaleur nous assomme. Nos premiers pas sont incertains, on ne sait pas trop dans quelle direction nous lancer. On foule les vieux pavés, les ruelles de gravier. Au dessus de nos têtes, le ciel est bleu. J’avais hésité avant d’inclure Haïfa sur notre parcours, je me disais que le périple était déjà bien assez chargé. Mais étant donné qu’on venait à Saint-Jean d’Acre, juste à côté, autant en profiter pour faire un saut… et je ne regrette pas car la ville a un petit quelque chose de touchant et d’intrigant. Après un arrêt pour manger un petit sandwich et un passage éclair à l’office du tourisme, nous voilà prêt pour nous fondre en ville.

En se promenant dans les rues de Haïfa, par endroits, on sent que la ville est à la fois riche et pauvre, à la fois complète et détruite. Dans certaines rues, les bâtiments sont construits d’une pierre claire et propre, l’architecture ressemble à celle d’autres villes israéliennes (notamment Bethléem et Jérusalem), puis quelques mètres plus loin, un terrain abandonné montre des piles de gravas, des restes d’immeubles effondrés. C’est ça Haïfa, la cohabitation du présent avec les stigmates du passé.

Mentionnée dans le Talmud dès le 3ème siècle, la ville qui au fil des époques avait acquis une position stratégique et était l’un des ports les plus importants de la côte méditerranéenne, s’est vu décliner à la création de Tel Aviv. La nouvelle cité a grandi en importante, en population et, au lendemain de la création de l’État d’Israël, de nouvelles villes portuaires comme Netanya ou Ashdod sont nées et ont définitivement stoppé le développement de la ville. Aujourd’hui, elle est la troisième ville d’Israël.

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Haifa a un coté sympa et un peu oublié, on dirait que la ville s’est modernisé jusque dans les années 70 et qu’après, tout s’est stoppé net. C’est ce qui je pense m’a plu dans cette ville. Elle est totalement à l’opposé de Tev Aviv, flambant neuve, moderne et dynamique. Haïfa, elle, semble se laisser vivre sans chercher à se surpasser. C’est là que réside tout son charme, dans sa nonchalance.

Construite sur les flancs du Mont Carmel, la ville a les pieds dans l’eau et la tête dans le ciel. Des petites rues, des petits escaliers serpentent entre les immeubles pour rejoindre le sommet de la colline. De là-haut, devant vos yeux, s’étend la baie de Haïfa. Pour jouir d’une vue sur la baie, il vous faudra monter et monter encore. Vous pouvez le faire à pied ou prendre le bus. Pris à Unesco Square, le bus n° 136 vous mènera au sommet du mont. Là-haut, un belvédère, situé juste après les Jardins Baha’ïs vous offrira un point de vue.

LES JARDINS BAHAI’S

Même si la ville laisse beaucoup de possibilités pour les touristes, Haïfa est surtout connue pour ses jardins Bahai. Le Bahaïsme est une religion monothéiste proclamant l’unité spirituelle de l’humanité. Cette religion a été fondée en 1863 et son centre spirituel et administratif se situe à Haïfa. Dans les jardins de Haïfa se trouve le mausolée du Bab (le prophète). Cette religion recense aujourd’hui 7 millions de membres présents dans 189 pays. Si ça vous intéresse, ou juste pour un peu de culture, vous pouvez consulter la page wikipédia consacrée au Bahaïsme.

Petites infos sur la visite des jardins : S’agissant d’un lieu saint, les visites ne sont pas acceptées individuellement. Tous les jours, des guides font des visites gratuitement à 12h et 14h, en hébreu et en anglais. Dans la partie inférieure (au pied du mont), l’entrée est possible dans la première cour. Pour visiter les jardins, la visite commence au sommet du mont Carmel.

Il faudra prendre le bus n°136 (environ 7 shekels le ticket de bus) et descendre dans la rue Yefe Nof. Demander au chauffeur de bus de vous indiquer l’arrêt. Nous, il a oublié et nous a emmené de l’autre côté. Du coup, on a pas pu arriver à 14h pour la visite et on a dû se contenter d’un accès restreint à la partie supérieure.

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VENIR À HAÏFA

Depuis Tel Aviv, rejoindre Haifa est très simple. Il suffit de pendre le train à la gare Central Railway Station à l’Est de la ville. De là, des trains partent toutes les heures pour Nahariya, dernière grande ville avant la frontière libanaise, et font un arrêt à Acre (Akko) puis Haifa. Le trajet vous coûtera 32 shekels.

La ville est également accessible en bus : le réseau de bus est efficacement développé et des autocars partent quotidiennement des gares routières des grandes villes israéliennes.

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Après deux jours sur la baie de Haïfa,
nous prenons la route vers l’Est du pays,
vers le lac de Tibériade.
Mais avant, on marque un petit arrêt à Nazareth !

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Nazareth, rien qu’à entendre son nom on s’imagine plein de choses. C’est une ville surprenante, à l’animation contagieuse et au dynamisme étonnant. Visite d’une ville en mutation et profondément moderne. Quand on entreprend un voyage à Nazareth, on ne sait pas vraiment à quoi s’attendre en fait. Au moment de finaliser le programme pour ces trois semaines en Israël, je me disais qu’il était inconcevable de ne pas faire un arrêt à Nazareth. D’autant plus qu’en partant de Acre jusqu’à Tibériade, notre bus allait faire un arrêt par la ville. Quand même, Nazareth, ville d’origine de Jésus, ville où Marie aurait reçu la visite de l’ange Gabriel lui annonçant la naissance prochaine de son enfant, cette ville doit mérite une petite visite.

Je m’imaginais alors un gros village ou une petite ville avec des ruines anciennes et de nombreux monuments religieux, des ruelles secrètes et le charme d’une jolie petite ville orientale. J’ai été vraiment surpris en découvrant une ville assez ordinaire mais vraiment dynamique, en pleine effervescence, une ville moderne avec son lot de klaxons, de foule et de trafic automobile.

Nous avons donc pris un bus à la gare routière de Saint-Jean d’Acre tôt dans la matinée. Le trajet d’environ 2 heures nous a permis de découvrir les paysages asséchés de la Galilée. Au printemps, les collines sont verdoyantes et fleuries, là en juillet tout était sec. L’herbe était jaunie, assoiffée, les fleurs avaient disparus. Seuls les oliviers donnaient au paysage quelques tâches de verdure. Le bus marquait des arrêts dans des petits villages. De nos fenêtres, on observait la campagne du nord d’Israël se dévoiler. Et enfin, nous arrivons à Nazareth.

Dès la sortie du bus, c’est une grosse claque. La ville grouille de partout. Des voitures, des piétons, des mobylettes, des bus, des camions… Tout autour de nous n’est que bruit et agitation, tout est en mouvement et la foule, omniprésente, occupe chaque coin de cette ville. Moi qui m’attendais à une petite ville tranquille, je suis quelque peu désorienté !

Pour reprendre nos esprits, on s’installe dans un restaurant donnant sur cet incroyable manège, et on se prend un méga petit déjeuner oriental : labneh, houmous, salade de tomate et concombre, le tout accompagné d’un bon thé à la menthe.

Puis nous partons à la découverte de la ville. Heureusement, nous trouvons des petites rues plus calmes.

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J’AI AIMÉ NAZARETH
TOUT EN LA TROUVANT UN PEU DÉCEVANTE

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Pour être honnête, j’ai aimé Nazareth tout en trouvant la ville un peu décevante. En fait, c’est plus la première impression qui a faussé mon jugement. En remontant les rues en direction de notre hôtel, nous traversons le souk puis un quartier qui grâce à son dédale de petites ruelles ressemble à ce qu’on s’imagine d’une ville orientale. J’ai aimé cette partie-là de la ville, une partie qui me semble plus authentique et plus agréable.

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Pendant l’après-midi, nous visitons LE monument de Nazareth : la basilique de l’annonciation. Personnellement, je ne le trouve pas beau de l’extérieur. Son intérieur est plus surprenant car il s’agit d’une basilique sur deux étages : au rez-de-chaussée, il est possible de voir des pierres de l’ancienne maison de Marie. Au milieu du plafond, un énorme trou laisse passer la lumière. Au premier étage, le lieu de culte où se déroule les offices religieux. Dans la cour, tout autour du bâtiment, sont alignées des représentations de la Vierge dans différents pays. Chaque pays, chaque zone géographique se fait sa propre image de Jésus et de Marie. Chacun les imagine à son image : la Chine, le Japon ou la Corée représentent Marie sous les traits d’une femme asiatique aux yeux bridés, l’Ethiopie sous les traits d’une femme noire (et, bien sûr, Jésus serait un homme de couleur)… Même si j’aurais aimé trouvé une basilique somptueuse et, disons, plus classique comme celle de Jérusalem, le bâtiment ne laisse pas indifférent, tant pour son intérieur que pour sa cour extérieure.

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Et voilà,
notre visite de la baie de Haïfa
et de Nazareth se termine ici.
Prochaine étape : le lac de Tibériade !

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