
Deuxième métropole du Liban, Tripoli est une ville hypnotique et mystérieuse qui se rapproche complètement de l’imaginaire qu’on se fait de l’Orient. Quand on quitte Beyrouth, plutôt moderne et somme toute peu orientale, et qu’on débarque en milieu de matinée dans la bouillonnante Tripoli, ville ancienne et typiquement orientale, il y a de quoi être déboussolé ! Et c’est une de plus belles découvertes de ce pays aux mille et une facettes. Tripoli est située tout au nord du pays, à seulement quelques kilomètres de la frontières avec la Syrie. Les rues de Tripoli sont un savant mélange de ruelles étroites dignes d’une ancienne médina, d’un souk à l’ambiance animée, mais aussi de vieilles medressas et mosquées d’un autre temps. Tripoli, c’est une ville qui vous happe immédiatement et vous attrape dans sa toile à peine vous posez les pieds sur ses pavés.
Une citadelle croisée, des mosquées et des souks : visiter la vieille ville de Tripoli.
Avec ses vieux palais, ses anciennes medressas, ses mosquées médiévales et ses vieilles maisons, Tripoli est un musée à ciel ouvert. En se promenant dans la vieille ville, on passe d’une époque à l’autre et on passe les siècles en à peine quelques pas. J’ai aimé poussé la porte d’anciens caravansérails, profiter de l’ombre au pied de vieilles maisons ottomanes, m’échapper du bruit et de la foule dans la cour des mosquées et me perdre dans le souk, enivrant de parfums et de couleurs, un souk aux étals pleins de fruits et de légumes, d’épices et de pâtisseries. Puis on termine par un ancien souk dédié au savon car la tradition de Tripoli, c’est la fabrication à l’ancienne de savon, à base d’huile d’olive.


Tripoli est trépidante, bouillonnante et pleine de vie. Il y a de l’animation partout ici. Au hasard des rues, on trouve facilement un petit café avec terrasse pour s’asseoir et observer l’agitation qui secoue les rues. Je décide de prendre une part de künefe, un dessert oriental sucré à base de fromage. L’amour des contrastes, à l’image de ce pays. J’ai eu l’occasion d’en goûter en Turquie et en Jordanie, c’est un dessert que j’apprécie mais à petite dose, je le trouve vite écœurant en arrivant à la fin de mon assiette. Pourtant, j’apprécie toujours son goût et la sensation de ce fromage au sucre, tellement que j’en prends à chaque fois que je vais en Turquie.
Au milieu de tous ces trésors architecturaux, ne manquez pas la mosquée Al Mansouri, une des plus anciennes moquées de Tripoli et du Liban !

Et ensuite, en ayant tourné dans tous les sens, vous arrivez aux pieds de la citadelle, majestueuse et imposante. Elle mérite bien une visite, ne serait-ce que pour apprécier la vue incroyable qu’elle offre sur la vieille ville. Vous ne trouverez pas de meilleur panorama de Tripoli ! Du haut de ses presque mille ans, le Château Saint-Gilles veille sur la vieille ville et sur la mer Méditerranée.
Quand j’arrive à la citadelle, gardée par l’armée libanaise, quelques soldats me laissent passer. Vous serez surpris de voir que l’armée est à tel point présente à Tripoli. D’ailleurs, sur la route entre Beyrouth et Tripoli, l’armée contrôle les véhicules entrant dans le Nord Liban. J’ai demandé pourquoi, on m’a répondu que ça a toujours été comme ça, l’armée a toujours été déployée dans Tripoli. Sur la place centrale, deux chars entourés de soldats trônent autour des habitants jouant au backgammon et fumant la chicha. Parfois, au détour d’une rue, vous vous trouverez nez à canon avec un énorme char bloquant le passage.






La citadelle sert également de base pour quelques soldats de l’armée libanaise, un ou deux endroits ne sont d’ailleurs pas accessibles au public car les soldats y ont installé leur bivouac. En me voyant, ils m’ont gratifié d’un “hello, welcome” accompagné d’un sourire amical. Même les militaires sont (généralement) sympathiques avec les visiteurs étrangers.

Profiter de la vue sur Tripoli depuis la Citadelle.
Les remparts de la Citadelle offre une vue sur Tripoli et son centre compact. Mon conseil ? Y aller quelques instants avant l’appel à la prière. Quand les muezzins de chaque mosquée située en contrebas se met à résonner, la cacophonie donne les frissons.

Flâner au port de pêche de Al Mina.
J’ai toujours adoré les petits ports de pêche, alors Al Mina, je ne voulais pas manquer ça. J’avais hâte de voir à quoi ressemblait un petit port authentique du Liban. Après avoir passé la journée à visiter Tripoli, ses mosquées, ses souks, ses palais, ses ruelles, après être tombé littéralement sous le charme de cette vieille ville orientale, baigné dans son agitation et son tumulte, sa foule et son trafic, rien n’est plus agréable que le silence d’Al Mina. On peine à se rendre compte qu’à 10 minutes de là, la vieille ville fourmille !




Tripoli : côté pratique.
Venir à Tripoli : De Beyrouth, on vient facilement à Tripoli en bus. C’est direct, climatisé, avec une superbe vue sur la côte. Les transports se prennent à la gare routière Charles Helou, près de la Place des Martyrs, qui dessert les villes au nord de Beyrouth. La compagnie Tripoli Express rejoint Tripoli en deux heures. Via cette ligne, vous pouvez également, en chemin, demander à descendre à Byblos ou encore Batroun. Le trajet pour Tripoli avec cette compagnie vous coûtera 5000 LL (prix 2016).
Se rendre à Al Mina : De Tripoli, pour vous rendre à Al Mina, prenez un taxi service (taxi partagé) au centre de Tripoli, sur la grande place devant la tour de l’horloge. La course coûte 2000 LL (1,30 € – prix 2016) Petite précision : si vous êtes tranquillement assis à l’avant du véhicule et que quelqu’un vient vous demander “one or two ?“, il ne vous demande pas de choisir à pile ou face mais tout simplement si vous souhaitez être seul à l’avant ou partager votre siège. En effet, vous pouvez même partager la place du passager avant, dans ce cas la place vous coûtera 1000 LL (prix 2016).


Alors, Tripoli, vous en pensez quoi ?
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Je continue ma visite du Liban sur ton blog ! je me régale avec toutes ces destinations moyen-orientales, tu connais si bien ce bout-là du monde, et tu me donnes envie de le découvrir plus avant. Je ne connaissais pas du tout Tripoli, je crois que c’est la première fois que je lis un article de blog dessus, et j’adore ce qui se dégage de tes photos, les mélanges architecturaux, l’ambiance, à la fois chaotique et poétique, ça a l’air hypnotisant. Je remplis mon tableau Pinterest « Moyen-Orient » d’épingles de chez toi 😉 (D’ailleurs, si tu es branché Pinterest, n’hésite pas à me faire signe, j’ai créé un tableau collectif France et il t’attend à bras ouverts !)
Oui, c’est une région que j’affectionne beaucoup et qui m’attire tel un aimant. Les peuples, leurs cultures, leurs architectures y sont fascinantes et me transportent dans un autre monde. Tu résumes très bien l’ambiance de Tripoli. Je suis ravi pour le tableau Pinterest du Moyen Orient ^^. J’ai vu que tu avais créé un tableau collectif sur la France et je suis intéressé, je t’enverrai un message pour en savoir plus 🙂
Merci pour ces récits si bien illustrés et écris. Qu’en est il du centre construit mais jamais terminé dessiné par l’architecte brésilien ?
Merci Fabrice 🙂
Je n’ai pas eu l’occasion d’y aller donc je ne peux malheureusement pas vous en dire davantage.